Pourquoi insister ? Je ne te dirais rien. Disparais de ma vue, passe cette porte et ne reviens jamais. Non, ne te retourne pas j'ai dit PARS ! Tu es collé à mes pompes depuis ce matin, tu ne me lâches pas et ça finit par m'angoisser. Je ne supporte pas que l'on s'acharne autant sur moi, surtout pour si peu. Oui ! Si peu ! Quelqu'un qui s'intéresse autant à mon histoire, c'est louche, même inquiétant. Ne fais pas ces petits yeux, tu sais bien que peu de choses m'attendrissent, surtout lorsqu'il s'agit de me soutirer des informations sur ma vie privée. Pourquoi crois-tu que mes amis d'enfance me disaient tout le temps que j'étais "une tête de buche" ? Laisse donc tomber, tu me fatigues ...

Ta persévérance va finalement porter ses fruits. Je vais te raconter mon histoire. Par contre, je t'aurais prévenu, elle n'a strictement rien d'intéressant ...

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Contrairement à ce que pourrait laisser penser mon nom de famille, je n'ai pas vu le jour dans un bidonville crasseux au fin-fond de la cambrousse indienne, mais bien à Sainte Mangouste. Une majeure partie de ma famille a toujours vécu en Angleterre, de ce que je sache, seuls des sorciers la composent. Encore heureux. Je suis née dans une famille très ... Spéciale. Fort inintéressante si tu veux mon avis. Ils sont tous tellement méfiants et coincés, que le seul moyen de les dérider serait de leur lancer à tous un sortilège d’aplatissement ou d'étalement. Enfin bref. Le mot d'ordre de ce clan, car oui s'en est un, c'est la réussite. Tout le monde a un poste important. Mes parents travaillent tous les deux au ministère de la magie, mes sœurs aînées sont médicomages à Sainte Mangouste et mon frère est reparti en Inde pour être professeur dans une école de magie. Mes parents sont fiers d'eux, tellement, qu'à chaque fois qu'ils parlent d'eux, j'ai l'impression d'avoir tout raté, d'être le vilain petit canard. En fait non, ce n'est pas qu'une impression, c'est bel et bien ce que je suis.

Assez parlé de ma famille, recentrons cette histoire sur mon égocentrique personne.

Je suis donc la benjamine d'une fratrie de quatre enfants, la petite dernière, la terreur. Jeune, ma mère a toujours pensé qu'on m'avait jeté un sortilège. Mes sœurs et mon frère, avant moi, étaient des enfants tellement sages. Alors que moi, j'en faisais baver à tout le monde. J'avais peu d'amis. Mes géniteurs avaient vainement pensé qu'en prenant de l'âge, je m'assagirai.

A Poudlard j'ai aussi fait ma différence. Les Shafiq avaient pour habitude d'intégrer Serdaigle ou quelque fois Poufsouffle. Moi, j'ai eu l'immense honneur d'intégrer la maison de Serpentard. Une première, apparemment. Je n'étais pas une élève modèle. Peu encline à réviser mes leçons, toujours partante pour semer le trouble dans les rangs. J'ai failli à plusieurs reprises me faire renvoyer pour mauvais comportement. Heureusement, j'ai pu rencontrer quelques amis qui ont réussi à me remettre un peu sur le droit chemin. J'ai eu mes BUSE et mes ASPIC, avec des notes pas dégueulasses du tout. Pas suffisant pour les Shafiq, évidemment. Je n'étais pas bête, j'avais une sorte d'esprit rebelle quasiment hermétique face à l'autorité. J'aurais peut-être pu finir dans un endroit prestigieux, comme mes parents ou mes frères et sœurs. J'ai plutôt décidé de me lancer dans un métier peu commun chez les sorciers : détective privé.

Ris, tant que tu le peux. Au lieu de te moquer de moi, tu ferais mieux de continuer à m'écouter.

J'ai ouvert grâce aux galions que j'ai reçu suite à un héritage familial, mon propre cabinet de détective privé, en plein Londres. J'enquête sur des affaires diverses et variées, il arrive aussi que le ministère me demande ma collaboration sur certaines affaires et même lors de la traque de certains mangemorts. C'est intéressant et je m'en sors plutôt bien, j'ai ma clientèle. En plus, l’avantage de ce métier est que je suis totalement libre. Si j'avais travaillé au ministère en tant qu'auror, j'aurais dû suivre leurs règles. Très peu pour moi. Ce travail de détestive change des boulots barbants que l'on se transmet de génération en génération. Ces culs-serrés qui me servent de famille ne réussiront pas à me normaliser.